*** SALON DU MEUBLE DE MILAN ***

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-------- troisième année design objet --------
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Name                     Last Modified        Size       Description
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thèmes/                  24-May-2013 14:28    -          -
journées/                24-May-2013 14:42    -          -
vert                     24-May-2013 14:42    27,6Mo     -
assemblage               24-May-2013 14:42    19Mo       -
poésie                   24-May-2013 14:42    45,1Mo     -
reflets                  24-May-2013 14:43    22Mo       -
papier                   24-May-2013 14:43    2,6Mo      -
agence continuum         25-Jun-2013 14:31    8ko        -
architecture & urbanisme 25-Jun-2013 14:25    1,3Mo      -
lundi                    24-May-2013 14:44    52,8Mo     -
jeudi                    24-May-2013 14:44    70,3Mo     -
vendredi                 24-May-2013 14:45    150Mo      -
samedi                   11-Dec-2013 21:55    11,3Mo      -
Le Salon de Milan, comme nombre de salons, nécessite une dépense de moyens énormes, sous-entendant un impact carbone invraisemblable. Pendant une semaine, tout le marché du meuble se transforme en un écosystème tentaculaire. Toutes les marques, les maisons d’éditions présentent leurs produits dans des scénographies parfois exubérantes fabriquées pour l’occasion, et qui ne perdureront pas une fois le salon fini. Pour une diffusion optimale, les catalogues et les prospectus sont produits en nombre. Ainsi, après avoir passé une journée à digérer les nouveautés en tous genres du monde du design, le visiteur se retrouve avec un sac lesté de quelques kilos de papiers qui finiront pour la plupart à la poubelle ( la plus proche et pas forcément celle de tri).
Alors, en tant que futurs designers, futurs acteurs de ce système, ces premières impressions peuvent mettre mal à l’aise. Dans toute cette multitude d’objets, où allons-nous nous situer? Allons-nous concevoir une lampe de plus, exposée dans un stand temporaire comme tous les autres .
Loin de la dynamique purement mercantile de cet évènement, il existe d’autres objets, d’autres façons de concevoir, de produire et de consommer. Des projets qui ne sont certainement pas parfaits mais qui montrent une amorce, une volonté de changement. Ce changement était présent à tous les niveaux de la réalisation. Nous avons observé un réel effort concernant les matériaux utilisés, notamment avec un retour des matières durables comme le bois ou la pierre. Leur mise en œuvre était également étudiée pour générer moins de pertes, avec une attention particulière portée à leur mode de diffusion. De ces projets affluait une volonté de changement, de repenser notre consommation et donc notre production. Plus intéressants encore, nous avons également noté l’émergence d’initiatives ayant pour but de modifier nos comportements. Plutôt que de rester dans un mode consumériste et de tenter de «l’adoucir», certains choisissent de s’en échapper.
L’assemblage fait la personnalité d’un objet. Par les différentes associations de pièces, composants, matériaux, nous avons pu constater la fin de la dictature de la vie? de la colle. L’ingéniosité de l’assemblage façonne l’identité du produit est en fait sa force principale. Beaucoup de jeunes designers en ont usé mais pas abusé. C’est une richesse créative pour certains, récréative pour les autres, mais l’œil et les esprits sont parfois bien malmenés. Le groupe Design Soil notamment rend possible l’impossible en sublimant l’assemblage, en le rendant incertain mais très poétique.
Objets inanimés, avez-vous donc une âme Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? Alphonse de LAMARTINE (1790-1869) - La poésie est un art littéraire qui se joue des sons mais aussi des rythmes et des images. De son étymologie grecque , la « poíêsis » signifie «action de faire et de création». - A travers le salon de Milan, le thème de la poésie vise à mettre en avant des créations  qui se jouent des images et des symboles afin de raconter des histoires.  La sélection d’objets choisis est subjective  et cherche à mettre en avant des éléments de notre quotidien. - C’est par des installations sensibles et poétiques, mais aussi des jeux de lumières et de couleurs que se sont manifesté des créations poétiques. - Des objets iconiques se sont vus perturbés par de légères anomalies. Ainsi, de subtiles mutations et transformations nous ont invité à une relecture de ces objets anodins. - Entre objet et espace, certaines créations se sont vues prendre des formes hybrides en multipliant les usages et les formes. - C’est aussi, par des décompositions d’effets simples que de petits phénomènes - telle la lumière - sont mis en valeur. - Il y a aussi, les objets en déséquilibre qui retrouvent leur harmonie et leur fonctionnalité avec un deuxième élément. - Ainsi, de multiple créations se jouent de leur image pour s’humaniser, elles nous interpellent et nous font sourire.
Continuum c’est une agence qui a 25 ans, qui fait du : business design, strategic design, product design, service design, medical design, environnemental design etc… C’est une agence à Boston, une à L.A, une à Shangaï, une à Milan… Continuum c’est à « l’américaine ». Alors on nous a tout de suite expliqué que chez Continuum, on travaillait pour l’usager. Chaque projet débute par une vraie phase de recherche, pour ne surtout pas apporter de réponse simple. Et tout d’abord il faut comprendre l’usager. Savoir comment il vit, ce qu’il veut, ce qu’il a et qu’il n’a pas. Pour cela certaines équipes de travail (assistées d’ethnologues) vont interroger les personnes concernées directement chez elles. Mais en aucun cas pour réaliser une « interview » mais pour avoir une vraie conversation, en ne posant que des questions simples liées au quotidien. Et Continuum communique bien à ce sujet, en effet le balais Swiffer était exposé dans leur bureau face à une photo d’une grand-mère en tablier à fleur, qui difficilement se penche pour ramasser à la pelle son petit tas de poussière. Et cette méthodologie semble changer réellement la vie de certaines personnes, comme les diabétiques maintenant assistés d’un Omnipod (système électronique délivrant de l’insuline). Ensuite, lorsque les envies des usagers sont déterminées il est question d’analyser les produits existant pour apporter de l’innovation. Certains s’occupent de trouver ce qui se fait dans les autres compagnies et d’analyser les différences tandis que d’autres en atelier, démontent et examinent comment sont fait c’est produits existant. C’est comme ça qu’ils installèrent une caméra dans une bouteille Tetrapack pour mieux comprendre comment l’embouchure d’une brique de jus était réellement utilisée ! L’étape de prototypage se passe également dans leur atelier, car comme ils le disent une maquette est la meilleure façon de tester un produit. Aussi bien pour le designer que pour l’usager. En effet interroger Mr X sur un produit utopique est très compliqué mais beaucoup plus facile quand on peut toucher se produit. Toute la création de produit se fait donc en équipe et chaque membre de celle-ci doit être le plus flexible possible pour s’adapter à l’autre. Mais l’agence Continuum s’adapte-t-elle à ses clients aussi ? Nous leur avons demandé par exemple, si certaines technologies ou matériaux particulièrement utilisés dans un secteur industriel précis pouvaient leur être imposés par le client pour la réalisation d’un produit ? Et il semblerait que Continuum contrairement à d’autres agences de même ampleur aurait fait le choix de l’usager comme seule contrainte et aurait un poids suffisant pour refuser certaines technologies ou matériaux, à leurs clients. Mais un refus ne vient jamais sans plusieurs propositions, comme dirait notre intervenant chez Continuum, we can say « no but… ». Continuum c’est un peu les gentils chez les méchants. Pour ce qui est de leur secteur design de service, le secret professionnel les empêchait de nous en parler mais ils nous on laissé entendre qu’ils travaillaient sur une nouvelle formule de partage des véhicules privées où l’on achète son temps d’utilisation. Une sorte de covoiturage amélioré ! A suivre… http://continuuminnovation.com
Architecture et urbanisme à Milan L’ architecture et l’urbanisme à Milan sont intéressant à différents niveaux. D’une part, l’architecture historique cotoît l’ architecture moderne, les bâtiments baroques sont parfois à côté de bâtiments post-moderne, ce qui paraît être chaotique donne en réalité une réelle force formelle. D’autre part, l’urbanisme a également réussi à concilier d’anciennes in- frastructures avec du matériel high-tech. Conserver le réseau de tramaw de l’époque, voir l’évolution des rams, ne serait-il pas plus représentatif de l’évolution d’une ville que de tout refaire à neuf ? De mon point de vue, les espaces hétérogènes et hétéroclites, non pas au sens péjoratif, sont plus riches de sens et d’ intérêts que tous les pro- jets de réhabilitation qui consistent à détruire pour reconstruire.
Cet univers formel et architectural est, à mon sens, plus en cohésion avec la pluralité, la diversité de l’être humain.
journée du jeudi 11 avril 2013, Milan

La journée du jeudi a débuté par un Colloque-Breakfast : un petit déjeuner dynamisé par un débat sur les lieux de l’exposition de la Design Academy Eindhoven, dans le quartier de Lambrate. Le propos était d’interroger le designer sur son rôle dans notre époque et d'en dégager les différents positionnements possibles. Cet échange était principalement axé autour du design dit « social ». Ensuite, nous avons eu la chance de visiter l'intégralité des bureaux et des ateliers de l'agence de Michele De Lucchi, personnalité marquante de la scène artistique italienne. Cet architecte-designer est depuis bien longtemps sensible à la thématique de la montagne. En effet, De Lucchi a réalisé un certain nombre d’objets, notamment une série de lampes, évoquant la silhouette des montagnes. Autour de ce thème, j’ai également beaucoup aimé ses sculptures : en perforant, sciant, et associant différents parpaings de bois, il crée des jeux de lumières et de textures absolument magnifiques. Pour ma part, ces compositions renvoient peut-être plus à des immeubles, des constructions humaines, qu’à des paysages naturels. A quelques pas de l'agence de De Lucchi se trouvait une exposition sur le groupe Memphis. De nombreux objets iconiques comme la lampe « Super » de Martine Bedin y étaient présentés, ce qui nous a permis de nous replonger dans ce style haut en couleur et débordant d’humour. Notre après-midi a démarré par la visite du musée des sciences et de l'industrie, espace abritant entre autre des avions, des bateaux des machines ayant marqué l’histoire, comme celles imaginées par De Vinci. Ce lieu est l’équivalent du musée des arts et métiers à Paris. Pour cette édition du salon de Milan, grandes marques et jeunes créateurs exposaient ensemble, avec comme invité d’honneur, l’unique, le fameux Tom Dixon. A quelques pas de cet impressionnant musée se trouvait un autre lieu atypique et plein de surprises : Le Spasio Rossana Orlandi. C’est un espace d’exposition « enroulé » autour d’une petite cour, pleine de couleurs et de plantes suspendues. L'expérience de cet endroit onirique en a fait une de nos découvertes préférées à Milan. Ugo de la Pietra nous a ensuite ouvert les portes de son "atelier boutique". C'est dans cette véritable caverne d'Ali Baba encombrée de dessins, de peintures, de photographies, et de céramiques que nous avons écouté les différentes anecdotes de cet artiste à l'incroyable caractère humaniste. Pour poursuivre en beauté, Ugo de la Pietra nous a accompagnés à son exposition de photographies à quelques rues de là, intitulée ITINERARI. En nous faisant part de son expérience, l’artiste nous a fait voyager à travers ses œuvres commentées. Après cette rencontre nous nous sommes dirigés vers la Triennale tout en nous arrêtant à la Fabrica del Vapore. Sur son grand parvis, nous avons pu essayer les nouveaux vélos électriques smart, petite parenthèse sportive de la journée. Puis nous nous sommes baladés à l’intérieur de ces grands hangars, marqués par une scénographie plutôt atypique et agressive réalisée par Alessandro Mendini, mettant en scène de grandes lances en bois. La journée se conclut par la Triennale. Elle fut un peu plus difficile à appréhender après une journée aussi riche, mais nous eûmes tout de même quelques bonnes surprises comme la voiture Twin’Z qui nait de la collaboration entre Renault et Ross Lovegrove, soit la rencontre de deux univers marqués par le design : l’automobile et l’ameublement.
journée du vendredi 12 avril 2013, Milan

Pour bien commencer cette belle journée notre petit groupe se retrouve pour un petit déjeuner à « l’italienne » dans un café près du Duomo. Le ventre bien rempli, nous montons dans un tramway direction L’AGENCE CONTINUUM qui se situe non loin de la Strada Alzaia. Arrivés sur place, on nous installe dans un petit salon où nous percevons tout de suite le style à « l’américaine » de cette agence de design. Deux jeunes adultes, un rattaché au secteur design de produit et l’autre investit dans le pôle design de service, nous feront la visite. Ils nous expliquent que les différents employés de Continuum ont tous des parcours très différents et qu’ils sont libres de choisir les projets de design qui les intéresse le plus. Nous ne connaissons pas très bien l’agence Continuum, c’est pourquoi ils débutent par un petit historique. Cette agence a vingt cinq ans, son fondateur Franco ZAKAï a commencé par des projets d’innovations médicales puis l’entreprise s’est ouverte petit à petit au busines design, stategic design, product design, service design, environnemental design… L’agence Continuum s’est étendu et possède maintenant cinq bureaux à Boston, L.A, Shanghai, Milan. Ils nous font découvrir ensuite leurs bureaux où sont exposés leurs projets les plus connus tel que : la chaussure PUMP (chaussure de basket) , le 100$ LAPTOP (ordinateur pour les enfants de pays en voie de développement ), Le SWIFFER (innovation du balais ), l’OMNIPOD (système électronique délivrant de l’insuline pour les diabétiques)… Pour chaque projet, nos deux guides nous expliquent que la règle d’or de Continuum est de mettre l’usager au cœur de l’innovation. Nos deux compères ouverts et sympathiques nous laisse les questionner tout en nous offrant un rafraichissement. Nous reprenons notre chemin direction la Cascina Cuccagna pour découvrir l’exposition GOOD DESIGN 2013 LAVORARE BENE ABITARE MEGLIO (travailler bien habiter mieux), élaborée par un groupe de designers tous pour le design socio-environnemental. La visite débute dans un jardin où sont montrés des projets ayant pour but de nous questionner sur notre mode de vie actuelle et notre engagement écologique. Par exemple au milieu du jardin des présentoirs opposent des objets du quotidien ayant la même utilité mais un impact environnemental différent (une carafe d’eau VS une bouteille d’eau en plastique). La visite se poursuit dans un bâtiment où nous trouvons des designers exposants des produits moins engagés mais utilisant des matériaux écologiques, tel que du mobilier, des bijoux, de la vaisselle… Il est l’heure de la pause déjeuner ! Anna nous annonce que cet après midi on chantera « Cocorico ! », en route pour L’INSITUT FRANÇAIS ! S’y tient l’exposition Nouvelle Vague Volume 2, le nouveau paysage domestique français. On y découvre François Dumas, Victoria Wilmotte, Dan Yeffet, Guillaume Delvigne et Pauline Deltour. Ces deux derniers, anciens étudiants à l’ENSAD nous présentent leurs projets exposés et nous parlent un peu de leurs parcours avec modestie nous laissant imaginer notre propre avenir. Très belle exposition. Notre design-week continue, mais au détour d’une ruelle nous tombons par hasard sur l’Eglise St Maurizio, entièrement peinte de l’intérieur, une parenthèse picturale bien appréciée. Mais il est déjà 17h30 et il nous reste bien des galeries à visiter : NICHETTO NENDO, deux designers qui décident de collaborer, Aki Nendo s’inspirent d’une technique d’écriture japonaise et la met en application dans le design. Ce qui les amène à collaborer de la manière suivante, l’un commence un projet l’autre le fini et vice versa… Il en résulte sept produits d’une belle simplicité et une grande amitié. L’exposition des étudiants de l’ECAL : on y découvre une intelligence technique dans chacun de leurs objets, par exemple un petit atelier de production de lampe en direct s’installe dans les sous-sols de l’exposition. Plus éloignés du design de produit que nous le pensions, les étudiants de l’ECAL propose de vrais scenarios de design pour notre futur. Maureen nous informe que nous avons déjà marché seize kilomètres aujourd’hui, bien heureusement nous finirons notre journée par «……………. » une exposition de canapés, fauteuils et paravents…bien confortable …. CIAO… !
Journée du Samedi 13 avril 2013, Milan

Dernier jour de notre séjour dans la ville de Milan. La fatigue s’est accumulée. Certains ont donc pré- féré profiter de l’heure tardive du premier rendez-vous, pour s’octroyer une longue nuit de sommeil réparatrice. Pour les autres, la mâtinée sera dédiée à un bon petit déjeuner en centre ville. Il est onze heures, nous arrivons au point de rendez vous : l’atelier d’Achille Castiglioni. Un jeune étudiant motivé de l’école Polytechnique de Milan nous accueille. Il nous présente l’atelier en nous livrant quelques petites anecdotes sur les grands objets du designer. Après cette première étape, idéale pour commencer la journée, nous nous rendons à l’exposition toute proche de la revue Domus créée par Gio Ponti, dans le somptueux palais du quatorzième siècle Casa degli Atellani. Dans cet univers de riches boiseries et de tapisseries, nous découvrons des tirages photographiques de portraits de designers qui ont marqué leur époque. Ensuite, nous profitons de l’immense jardin, baigné par le soleil, pour faire une pause et une photo de groupe. Oubliant notre faim grandissante, nous enchainons avec l’exposition de peinture «Nel segno del segno» où Ugo de la Pietra expose. Mais le temps passe et l’heure de notre retour approche. Nous prenons le métro pour nous diriger vers la gare centrale où Droog s’est installé. Le thème donné est «Droog +20 up to a beautiful future». Le collectif y propose sa réflexion autour du phénomène de copie en Chine. En reproduisant des objets chinois, ils cherchent à mettre en évi- dence l’intérêt du processus d’imitation lorsque les détails sont modifiés. En sortant, la fatigue ou la crainte de louper notre train, nous font rentrer rapidement à notre auberge pour récupérer nos sacs. A la gare, il est temps de faire quelques achats pour se restaurer dans le train ou de déguster une dernière pizza avant de monter dans le TGV.Au cours du voyage de retour, nous nous remettons à dessiner et à réfléchir sur nos projets.